Les phobies
La phobie est une peur, oui, mais elle n’est pas normale. En effet, la peur en soi est un sentiment bénin qui nous permet de survivre dans une situation de danger. Nous avons donc tous peur, à un moment ou à un autre, face à un objet ou à une situation. Quand est-ce qu’il s’agit alors de phobie ?
Qu’est-ce qu’une phobie ?
La phobie est définie, de façon générale, comme une peur panique déclenchée par l’évocation ou la présence d’un objet ou d’une situation qui ne présente pas de danger réel justifiant l’intensité de cette peur. Ainsi, elle n’est pas uniquement liée à des objets ou des situations qui peuvent présenter un risque ou intriguer la peur. En effet, tout stimulus peut devenir phobogène.
La phobie se caractérise par son aspect irrationnel et injustifié, dont la personne phobique est d’ailleurs consciente. Le Manuel Diagnostique des Troubles Mentaux dans sa version DSM-V définit certains critères à vérifier pour classer une peur comme phobie. On en cite la durée qui doit être d’au moins 6 mois, et le fait que la peur ne puisse être expliquée par un autre trouble mental ou une affection médicale. L’évitement est également un critère identifiant de la phobie. Il s’agit là des comportements et mesures prises par la personne pour éviter toute confrontation ou évocation du phobogène.
Quels sont les types de phobies ?
Il existe un grand nombre de phobies, dont certaines sont très rares. Comme on a dit, n’importe quoi peut devenir phobogène. Les phobies sont généralement classées en :
- Phobies spécifiques : liées à un objet ou à une situation particulière qui ne présente pas un danger réel justifiant la peur.
- Phobies sociales : liées aux contacts sociaux et aux activités qui peuvent causer une humiliation, un embarras ou un jugement.
Les phobies sociales sont très communes ainsi que certaines phobies spécifiques (animaux, insectes, hauteurs, orages, espaces clos…) et l’agoraphobie (peur de la foule). De nouvelles phobies apparaissent avec l’évolution du monde. Par exemple, on parle aujourd’hui de nomophobie qui est la peur de perdre son téléphone portable, et de phobie liée aux réseaux sociaux.
Quels sont les symptômes de la phobie ?
La présence de l’objet ou de la situation phobogène, et parfois le simple fait de l’évoquer, provoque une montée d’anxiété envahissante qui se traduit par différents symptômes :
- Accélération du rythme cardiaque, étouffements ou difficultés respiratoires
- Douleurs musculaires, tremblements, palpitations, frisson, transpiration
- Nausées, vomissements, maux de ventre, diarrhée
- Sentiments de fragilité et de faiblesse, confusion
- Etc.
Le nombre et la nature des symptômes peuvent varier d’une phobie à l’autre et selon l’intensité de l’anxiété.
Quelles sont les causes et conséquences de la phobie ?
Souvent, les causes d’une phobie ne sont pas évidentes et identifiables. Une phobie est souvent reliée à un événement traumatisant à l’enfance, mais celui-ci ne peut pas être la seule cause. On parle plus de facteurs de risque qui peuvent favoriser l’apparition de symptômes, dont des facteurs biologiques et héréditaires.
Quant aux conséquences, ils se manifestent dans la vie personnelle, professionnelle et sociale de la personne, à un degré plus ou moins élevé. La phobie sociale peut par exemple empêcher une personne d’évoluer dans son travail, comme une phobie de sang (hématophobie) peut vous empêcher de recevoir un traitement médical nécessaire.
Comment est traitée la phobie ?
La phobie est un trouble mental qui peut être soigné et qui nécessite donc une prise en charge thérapeutique. La thérapie des méthodes cognitives et comportementales est fréquemment utilisée, en se basant sur l’exposition progressive à l’objet ou à la situation phobogène.
Le traitement s’intéresse aussi à l’aspect hygiénique et diététique de la personne phobique (exercice physique, sommeil, alimentation, etc.).
Une phobie peut avoir un grand impact sur votre vie quotidienne et même devenir handicapante. N’attendez pas à ce qu’il en soit ainsi et consultez !