La dépression : définitions, symptômes, causes et traitements
D’après l’OMS (Organisation mondiale pour la Santé), plus de 300 millions de personnes souffrent de dépression. Et en France, elle touche 3 millions de personnes et est responsable de plus de 10 000 décès par an.
Ce ne sont que quelques chiffres parmi d’autres qui montrent à quel point cette maladie est courante et à quel point son impact peut être dangereux.
Qu’est-ce que la dépression : symptômes
La dépression n’est pas un état de déprime ni une période de blues. Il s’agit bien d’une maladie classée par le DSM-V (Manuel Diagnostic des Troubles Mentaux) comme trouble d’humeur.
Pour la définir, le DSM-V indique 9 symptômes dont deux sont des critères essentiels ou majeurs :
- L’humeur dépressive qui doit être permanente et sans motif identifiable par la personne.
- La perte d’intérêt ou de plaisir pour les activités quotidiennes et les activités aimées avant.
Les symptômes secondaires sont :
- La perte ou le gain de poids significatif
- L’insomnie ou l’hypersomnie
- Le ralentissement psychomoteur (gestes, débit de parole, digestion) ou rarement l’agitation
- La fatigue et/ou la perte d’énergie
- Le sentiment de dévalorisation
- Les troubles cognitifs : manque de concentration, diminution de la capacité à penser ou à prendre des décisions.
- Les pensées noires (mort) et idées suicidaire.
Le CIM-10 (Classification Internationale des Maladies) considère la fatigue ou perte d’énergie comme un critère majeur, et ajoute l’attitude morose, pessimiste face à l’avenir comme critère secondaire.
Pour parler de dépression, il faut qu’au moins 1 symptôme essentiel (2 pour le CIM-10) et au moins 4 symptômes secondaires (2 pour le CIM-10) soient présents, pendant au moins 2 semaines. Le nombre et l’intensité des symptômes diffèrent ensuite d’une personne à l’autre.
Y’a-t-il des types de dépression ?
Le DSM-IV (version de 2000) définissait différents types de dépressions classés dans la catégorie des troubles unipolaires.
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Le trouble dépressif majeur
C’est ce qu’on appelle couramment dépression majeure ou dépression tout court. On parle de trouble dépressif majeur quand il y a eu un ou plusieurs épisodes dépressifs majeurs, sachant qu’un épisode se caractérise par la présence de deux symptômes majeurs et autres symptômes mineurs, chaque jour pendant au moins 2 semaines.
Les dépressions saisonnières et post-partum (après l’accouchement) sont deux formes du trouble dépressif majeur.
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Le trouble dysthymique
Le trouble dysthymique se caractérise par la présence de l’humeur dépressive et d’au moins deux autres symptômes de la dépression. Il peut donc présenter les mêmes symptômes que le trouble dépressif majeur, mais avec moins d’intensité et sur une période plus longue (2 ans).
Cette classification fut modifiée dans le DSM-V (version 2013) qui définit les troubles dépressifs comme suit :
- Trouble dépressif caractérisé (majeur)
- Trouble dépressif persistant (dysthymique)
- Trouble dysphorique prémenstruel
- Trouble disruptif avec dysrégulation émotionnelle (concerne les enfants et adolescents de moins de 18 ans)
- Trouble dépressif induit par un médicament
- Trouble dépressif dû à une autre affection médicale
- Autre trouble dépressif spécifié
- Trouble dépressif non spécifié
Quelles sont les causes de la dépression ?
Comme pour tous les troubles mentaux, elle ne peut pas avoir une seule cause. Les causes peuvent alors être biologiques, psychologiques, sociodémographiques ou contextuelles. Il s’agit plus de facteurs de risque que de causes, ses origines étant plus difficiles à identifier.
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Les facteurs biologiques
Les principaux facteurs biologiques déclencheurs de la dépression sont l’insuffisance de neurotransmetteurs (dopamine, sérotonine, noradrénaline), le manque d’acides gras polyinsaturés (oméga-3) et la faiblesse du système immunitaire.
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Les facteurs sociodémographiques
Il s’avère que les femmes sont deux fois plus exposées à la dépression que les hommes. Les adultes sont les plus concernés, mais les adolescents aussi avec un pourcentage allant à 14%, et les enfants moins.
D’autres facteurs sont à prendre en compte comme les problèmes de couples, la violence, les addictions et le chômage.
La dépression peut aussi être déclenchée par un évènement douloureux (séparation, perte) ou des difficultés professionnelles. Sans oublier les facteurs liés à l’histoire de la personne dépressive, notamment son enfance. La maltraitance, les problèmes relationnels avec les parents et les croyances négatives peuvent donc être des facteurs de risque, si ce n’est des causes.
Comment traiter la dépression ?
Le traitement de la dépression se base en particulier sur la psychothérapie et le traitement médical par antidépresseurs.
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La psychanalyse
Si d’autres méthodes peuvent apporter des solutions rapides et pratiques, la psychanalyse va au-delà de la suppression des symptômes (ou du moins leur gestion) pour trouver les origines de la dépression. Elle vous aide à découvrir ce que vous avez vécu dans le passé pour devenir ce que vous êtes maintenant. Et si l’identification des origines est le but ultime de la psychanalyse, son but le plus proche est de vous libérer de ce qui vous déprime.
Le rôle du psychanalyste sera de vous écouter, d’analyser et de vous guider pour que vous puissiez mieux vous connaître, mieux connaître le lien entre votre histoire et votre dépression, et vous en libérer.
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La thérapie cognitive et comportementale
Cette thérapie se focalise sur la surpression des symptômes grâce à différentes méthodes.
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La luminothérapie
Le traitement par exposition à la lumière est souvent indiqué en cas de dépression saisonnière, puisque celle-ci est principalement due au manque de lumière.
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Le traitement médical
Les antidépresseurs sont généralement indiqués dans les cas de gravité moyenne ou sévère comme le recommande l’ANAES (Agence Nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé). Sont-ils efficaces ou dangereux ? Les avis se partagent !
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D’autres méthodes
La pratique du sport ou d’activité de loisir, les techniques de relaxation (méditation, yoga) et l’utilisation de plantes à effets antidépresseurs (millepertuis) sont aussi des méthodes pouvant contribuer au traitement de la dépression.
Cette maladie peut toucher n’importe qui. Elle peut avoir de nombreuses conséquences sur la vie sociale, vie professionnelle et santé de la personne, et même mener au suicide. N’hésitez pas à consulter si vous en souffrez ou que vous croyez en souffrir. Le diagnostic est la première étape pour guérir !
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